Les classements d'avocats 2018

Les classements d'avocats 2018

L’année 2018 s’amorce et avec elle les pronostics des classements d’avocats pour cette année.

Dans les années 70, les classements d’avocats ont vu le jour sous la forme d’annuaires. Il suffisait que le cabinet règle sa cotisation pour y figurer. Petit à petit, des sociétés de classements au niveau international ont vu le jour. Certaines ont acquis une sérieuse réputation tandis que d’autres ont un esprit un peu plus commercial.

Chambers and Partners, Legal 500, Best Lawyers, IFLR1000, Décideurs, Leaders-League… chaque année, des agences célèbres publient des classements de cabinets d'avocats, au niveau mondial qui sont devenus des outils tant pour les entreprises que pour les directions juridiques. Au fil des ans, elles sont établies comme des références pour les multinationales à la recherche du meilleur cabinet pour les projets d’envergure ou des chefs d’entreprises étrangers à la recherche d’un cabinet. Plus simplement, elles contribuent à l’image de marque de tel cabinet et de ses activités. Du Droit des affaires, du contentieux ou de la fiscalité, elles offrent un focus sur les performances des meilleurs cabinets. De grosses machines structurées qui fonctionnent comme de vraies entreprises.

Chambers, une agence londonienne qui a vu le jour en 1990, emploie pas moins de 170 salariés chargés d’effectuer les recherches, d’interviewer les cabinets et de procéder aux éditions. Chaque année elle génère plusieurs millions de livres sterling de chiffre d’affaires.

Legal 500, elle-aussi une agence britannique, opère depuis 30 ans pour proposer un classement anglo-saxon mais aussi français. C’est dire que ces classements sont devenus un véritable marché, à faire et défaire les réputations, et représente ainsi un enjeu pour les cabinets qui font tout pour y figurer. Ces deux agences sociétés citées en exemple sont très rigoureuses et établissent un palmarès plutôt fiable. Elles procèdent en analysant la documentation fournie par le cabinet comme les deals réalisés, le chiffre d’affaires, etc., réalisent des entretiens avec les cabinets et les avocats mais surtout avec leurs clients. Ces avis de la clientèle dont la liste est fournie par le cabinet est le noyau central de l’investigation des agences.

Cette rigueur n’est pas l’apanage de toutes les agences dont certaines adoptent des méthodes de classement peu fiables : c’est le cas de l’agence américaine Best Lawyers qui est critiquée dans le milieu pour sa mise en place d’un vote entre cabinets pondéré par une analyse des avis des clients.

Pire, revers de la médaille, ce succès des agences de classement entraîne des dérives. Il n’est pas rare, bien que cela ne soit pas officiel, que le cabinet rémunère l’agence pour espèrer figurer dans la liste tant convoitée. De manière détournée, car le classement est réputé être gratuit, via des services payants « facultatifs ».Un vrai business en somme.

La France n’est pas en reste côté classement : Option Droit & Affaires, Décideurs ou Leaders League Europe établissent aussi un classement au niveau national. Décideurs établit un classement des 50 meilleurs cabinets français, qui concernent 23 secteurs d’activités. Ce dernier est cependant vivement critiqué par le Conseil de l’Ordre qui n’approuve pas certaines méthodes de l’agence : Il y voit une manière détournée de sollicitation des avocats qui est encouragé à souscrire abonnements et services payants, contribuant à leur place au classement.