Lancer son activité d'avocat
Un des obstacles les plus difficiles à surmonter pour un avocat qui débute est sans doute le développement d'une clientèle. Pour le jeune avocat qui amorce seul une carrière ou en collaboration, cela peut sembler une tâche titanesque. Tour d’horizon des difficultés...
Une conjoncture difficile :
Avec la crise, un marché saturé, des charges qui augmentent, bref une conjoncture défavorable, les jeunes avocats peuvent avoir du mal à démarrer leur activité. On ne compte plus les analyses qui font état d’avocats sans emploi ou qui accumulent pendant des années de petits mandats pour survivre ou s’endettent.
Le premier défi auquel est confronté le jeune avocat est celui d’une concurrence de plus en plus forte. La profession a si bonne réputation que les facultés de droit ne désemplissent pas avec une augmentation constante de 5 à 7% par an. En 2017, près de 66000 avocats étaient recensés sur le territoire français dont 27000 rien qu’à Paris. La saturation se fait surtout sentir dans les secteurs du droit des affaires ou fiscal et dans une moindre mesure dans le droit social ou familial (12% de spécialisation) et dans les grands agglomérations.
On encourage les jeunes avocats à s’éloigner dans les petites villes pour avoir la chance de sortir du lot. Une solidarité se met même en place dans les barreaux de petites villes permettant d’assurer des permanences plus régulières pour les jeunes qui débutent.
Les jeunes avocats qui deviennent collaborateurs dans un cabinet ont théoriquement accès aux moyens du cabinet et à la liberté de démarcher une clientèle en parallèle. Dans la réalité, les jeunes avocats sont confrontés à une pression énorme. La charge de travail qui leur est imposée et les heures supplémentaires leur laissent peu de latitude et de temps pour cette activité.
Pour les plus pugnaces qui ouvrent seuls leur cabinet, la route peut s’avérer longue. Ils doivent assumer des charges très élevées et développer seuls un carnet d’adresses qui peut prendre du temps à être constitué.
En plus du traditionnel bouche à oreille, ils doivent développer des qualités de communication et de gestion afin de se faire connaître. Ayant peu de ressources financières au départ, les outils de communication numérique sont de plus en plus privilégiés d'autant que la réglementation est plus souple dans ce domaine : sites internet, réseaux sociaux, etc.
Les jeunes avocats font par ailleurs face à un manque d’information lorsqu’ils débutent ce qui peut les isoler. Or certaines aides existent comme les formations proposées par la FNUJA (Syndicat national majoritaire des jeunes avocats) ou l’UJA (Union des jeunes avocats de Paris).
Les barreaux proposent aussi à l’instar de celui de Bordeaux des guides de d’installation. L’objectif étant pour le jeune avocat de se concentrer sur le développement de son réseau.
Autre difficulté, la clientèle qui est devenue très exigeante. Elle souhaite une disponibilité sans limite de l’avocat et exige des prestations de qualité. Les jeunes avocats doivent dès le départ s’organiser stratégiquement pour se démarquer: réduire le temps passé sur des dossiers pour être disponible, favoriser les outils de communication numériques (Sites web, annuaires, référencement, etc.) pour répondre aux attentes des clients, offrir des services supplémentaires.
Le jeune avocat d’aujourd’hui doit faire face à un marché qui évolue, qui s’internationalise. Il doit avoir plusieurs casquettes et n’a pas d’autres choix que de compléter son parcours par des stages, des formations en gestion, commerce ou marketing pour éviter les pièges auxquels il n’est pas préparé lors de la formation initiale.