La mutation digitale de la profession d'avocat

La mutation digitale de la profession d'avocat

Innovation numérique : les cabinets d'avocats se tournent de plus en plus vers le digital. La mutation digitale des cabinets d’avocats s’est imposée d’elle-même.

Avec une clientèle exigeante, de plus en plus tournée vers les nouvelles technologies et une concurrence de plus en plus forte, les avocats pour certains réfractaires, n’ont pas d’autres choix que de suivre la vague numérique et de s’adapter. La profession évolue donc de plus en plus vers de nouvelles pratiques et les oblige à adopter de nouveaux modèles économiques. L’innovation dans le milieu juridique est aujourd’hui bien amorcée. Pour répondre aux attentes des clients en termes de gestion du temps, de la dématérialisation et de l’accès aux données ainsi que de la mise en place de services on-line, les cabinets d’avocats doivent rivaliser d’ingéniosité pour se hisser en haut du marché et sortir du lot.

Conscient de la nécessité d’accompagner la profession, plusieurs initiatives tant gouvernementales que corporatives ont vu le jour. C’est ainsi que le Barreau de Paris a décidé de soutenir la création d’un Incubateur visant à réfléchir sur l’évolution et l’adaptation de la profession d’avocat – en particulier les avocats débutants - mais aussi et surtout sur la façon de favoriser cette innovation. Question de cohérence étant donné le développement de l’économie numérique et pour mettre en phase la profession d’avocat avec celle-ci. Depuis 2016, le salon Le Village de la Legal Tech a vu le jour. Des prix y sont décernés aux Cabinets ou avocats ayant créé la meilleure innovation. Cette manifestation qui a lieu début décembre permet la rencontre entre professionnels du droit et entrepreneurs et vise à proposer des technologies applicables au Droit.

Car la problématique est là : il existe un réel besoin à accompagner les cabinets d’avocats dans cette mutation. La plupart du temps, les cabinets d’avocats travaillent de concert avec des start-up qui leur proposent des solutions B2C (Business to consumers) adaptées à leurs spécialités. De plus en plus de « legal start-up » ont vu ainsi le jour encourageant cette mutation du métier. Que ce soit des sites web dédiés, des applications ou des interfaces, plusieurs innovations ont vu le jour. A titre d’exemple, le Cabinet Gast Avocats a créé avec l'aide d'une société d'édition web l'outil virtuel "eDIP". Les clients qui se connectent, peuvent consulter le dossier intégral du franchiseur et de recevoir la documentation nécessaire via une via une plate-forme sécurisée. D’autres sites permettent la messagerie en ligne, le partage des dossiers, l’accès à de l’information, etc.

Conscients de l’enjeu, certains avocats commencent à internaliser les compétences. En partant sur un cahier des charges qui répond à une demande précise de leur clientèle, ils vont s’offrir les compétences d’informaticiens, graphistes, développeurs etc., pour mettre en place l’outil digital qui leur convient. C’est ce qu’a réalisé l’avocat Sébastien Salles, qui a mis en place un site destiné à la défense des consommateurs. Le métier d’avocat se transforme, facilitant l’accès aux données, réduisant un temps énorme dans les échanges et améliorant la mise en relation avec le client. Les bénéfices seront largement aux profits des utilisateurs. Mais il y une réelle nécessité d’ajouter des formations sur le digital dans le cursus de Droit. Cela permettra aux avocats de se lancer dans le monde du digital avec sérénité et de s’y retrouver dans la multitude d’outils technologiques existants. C'est le défi qui attend les avocats de demain.