Interview d'Antoine Reillac, avocat en droit fiscal et en droit pénal

Interview d'Antoine Reillac, avocat en droit fiscal et en droit pénal

Bonjour Maître, tout d’abord, pourriez-vous vous présenter rapidement à nos lecteurs ?

Oui, bien sûr. Je suis actuellement avocat avec une activité prédominante en droit fiscal mais je pratique également le droit pénal des affaires.

J’ai été formé dans les cabinets d’avocats d’affaires internationaux où j’ai principalement travaillé à l’international. Puis, je me suis installé il y a maintenant plus de deux ans.

Mes clients sont à la fois les entreprises et les particuliers que j’assiste dans leurs problématiques fiscales. Par ailleurs, j’ai une pratique particulière en droit pénal fiscal qui me permet d’assister les contribuables poursuivis pour fraude fiscale notamment.

Depuis quand exercez-vous votre activité en droit fiscal et pour quelle raison avez-vous choisi ce domaine du droit ?

J’exerce en droit fiscal depuis bientôt presque 10 ans puisque j’ai signé mon premier contrat de collaboration en juillet 2008.

Cette matière m’a toujours attiré par son côté technique. Le droit fiscal, c’est un peu comme la mécanique. Il faut connaitre chaque pièce de la construction car elles interagissent toutes entre elles. Si l’une bouge, elle peut modifier l’équilibre de toutes les autres pièces.

Par ailleurs, dans le cadre du contentieux, c’est toujours un plaisir sans pareil de trouver la faille dans le dossier qui pourra faire tomber toute la procédure et les redressements correspondants.

Enfin, le droit fiscal est à la jonction de différentes sphères. Il faut avoir des notions solides de finance d’entreprises, de droit public, de droit des affaires. Ce côté pluridisciplinaire est assez réjouissant.

J’ajoute que la fiscalité est un sujet brûlant dans l’actualité depuis de nombreuses années, ce qui ne gâche rien au plaisir de la pratiquer.

Selon-vous quelle sont les compétences ou les traits de caractère nécessaires à la pratique du droit fiscal ?

La rigueur est importante pour tout juriste ; elle est indispensable pour le fiscaliste. Il faut donc s’astreindre à une discipline sans faille pour traiter les questions de droit fiscal.

Par ailleurs, il faut avoir un certain pragmatisme et une vision réaliste des choses pour tempérer finalement le côté extrêmement technique de la matière. Il faut pouvoir lever les yeux de sa feuille et se demander si tout cela tient bien la route ou pas.

Quelle est votre vision de l’évolution du droit fiscal a cours de ces dernières années ?

Le droit fiscal est en perpétuelle évolution avec au minimum une loi de finances plus une loi de finances rectificative qui viennent modifier les règles du jeu tous les ans.

Mais, il y a quand même une tendance selon moi depuis quelques années qui est que le droit fiscal prend une tournure de plus en plus répressive. Etant donné l’état de nos finances publiques, le fisc durcit le ton et a de plus en plus la tentation d’user des sanctions pénales pour récupérer les deniers publics.

A cela s’ajoute l’opinion publique qui voit d’un mauvais œil les pratiques d’optimisation fiscale des grosses entreprises internationales. Hier, une bonne gestion pour une entreprise consistait à payer le moins d’impôt possible ; demain, il faudra peut-être démontrer un taux d’imposition très fort pour satisfaire clients et actionnaires.

L’amalgame est de plus en plus fait dans la presse entre optimisation fiscale et fraude fiscale, ce qui est malheureusement regrettable pour tous les contribuables que nous sommes.

Toujours est-il que ces évolutions poussent selon moi l’avocat en droit fiscal à maitriser la procédure pénale pour pouvoir assister ses clients dans les contentieux fiscaux. C’est cette double compétence que je propose à mes clients.

De manière générale, trouvez-vous que le métier d’avocat a changé au cours de ces dernières années ?

Avec le recul qui est le mien (c’est-à-dire seulement 10 ans), le principal changement se situe dans le domaine du numérique. Aujourd’hui, pour exister en tant qu’avocat, il faut être présent sur les réseaux sociaux, avoir un site internet, etc… Tout cela est relativement nouveau pour la profession.

Pour finir, que conseillerez-vous à un jeune avocat qui débute dans le domaine du droit fiscal ?

Je ne suis pas sûr d’être en position de donner des conseils aux jeunes avocats. Je me considère d’ailleurs toujours comme un jeune avocat apprenant chaque jour.

Merci Maître, nous vous remercions pour le temps que vous nous avez accordé.

Pour en savoir plus sur Antoine Reillac et pour le contacter :

Son site Internet : http://www.reillac-avocat.fr/

Son profil avocat : https://www.must-av.com/fr/avocat/antoine-reillac/16436